vendredi 12 décembre 2025

Merci Max !


Max Verstappen vient de perdre le championnat du monde à deux points près. Et pourtant, dans son interview d’après-course, il nous offre une leçon qui dépasse largement la Formule 1. Le résultat n’importe pas. Il y a un temps pour gagner, un temps pour perdre, et la course est longue. Ce qui compte davantage que l’instant où l’on franchit la ligne, c’est tout ce qu’on a traversé avant d’y arriver.

Ce qui me frappe, dans ses mots, c’est l’accent mis sur le processus. Sur le « fun ». Il répète que la course fut amusante, que la saison fut amusante. Qu’à ce niveau de compétition, dans un sport aussi compétitif, il puisse dire qu’il s’est amusé a quelque chose de presque bouleversant. Il rappelle que la joie est possible même au sommet, même sous une énorme pression, même lorsque tout se joue à un souffle.

Si vous êtes amoureux du processus, de la joie quotidienne que vous apporte ce que vous faites, du plaisir qu’il y a à s’investir dans le désir de devenir meilleur que soi-même la veille, alors pourquoi vouloir gagner à tout prix ? Pourquoi se crisper sur un résultat, quand la simple fidélité au chemin suffit déjà à vous faire grandir ? Car, dans bien des cas, lorsque l’on tombe amoureux du processus, le résultat finit par suivre. Il devient presque une conséquence naturelle, parfois même anecdotique.

La quête devient plus intéressante que la victoire. Le but n'est peut-être pas de gagner, mais d’aimer ce qui, chaque jour, nous mène vers le meilleur de et en nous-mêmes ?


mercredi 10 décembre 2025

Pas de magie, pas de truc ou d'astuce, juste du bon gros boulot !

Beaucoup pensent que le job d'Usain Bolt était de courir le 100 mètres. 
Que toute sa carrière se résume à ces moins de 10 secondes sur les pistes d'athlétisme du monde entier...

Le job d'Usain Bolt était de s'entraîner pour ces 10 secondes… et cela pouvait prendre des années.
Le job d'Usain Bolt : ces années de travail et d'entraînement dans l'ombre. Ces moments d'ajustement, de doute, de faire et de refaire et d'encore refaire.
Jusqu'au jour de la course où tout ce travail pouvait enfin apparaître aux yeux du monde. Le job étant terminé, le jeu pouvait commencer. 
D'où cette attitude libérée, avant la course, que l'on connaît à cet immense athlète.

De la même manière, lorsque vous avez une prise de parole à donner, le job attendu de vous, ce n'est pas la prise de parole elle-même, c'est tout le travail de préparation, d'anticipation, de répétition. La face laborieuse de votre spontanéité et de votre aisance à l'oral !

Que croyiez-vous ? Qu'il y avait de la magie derrière tout ça ?

mardi 9 décembre 2025

Se tirer une "bullet point" dans le pied...

Dans la vraie vie, nous ne parlons pas en liste. Nous ne pensons pas en liste non plus. Il est extrêmement rare d’entendre quelqu’un dire calmement : « premier point », puis développer, puis « deuxième point », puis « troisième point ». Ça n’existe quasiment jamais, parce que notre cerveau ne fonctionne pas de cette manière-là. Dans une conversation vivante, la pensée circule d’un exemple à l’autre, elle bifurque, elle revient, elle s’ouvre. Une idée en appelle une autre, une image déclenche un souvenir, une phrase fabrique déjà la suivante. On ne pense pas le point quatre pendant qu’on découvre à peine le point un. Pas dans la vie réelle, pas dans une parole spontanée, pas dans une situation ordinaire.

Et pourtant, dès que nous entrons dans un cadre professionnel, nous changeons subitement de langue. Nous devenons séquentiels, mécaniques, organisés à outrance. « Aujourd’hui, je vais vous présenter quatre points… » Et à partir de là, quelque chose se referme dans la salle. Ce n’est pas que ce qui va être dit manque d’intérêt, c’est simplement que ce n’est plus parlé dans la langue du cerveau humain. Notre cerveau ne traite pas le monde avec des listes, des graphiques et des puces. Il traite le monde avec des situations, des tensions, des renversements, des histoires.

Nous sommes des narrateurs bien avant d’être des analystes. Ce que nous retenons vraiment, ce n’est pas une structure logique, c’est une expérience. On se souvient de ce qui est arrivé à quelqu’un, de ce qui aurait pu arriver, de ce qui a basculé à un moment donné. C'est pour cela que, lorsque vous annoncez un plan en quatre parties, vous parlez peut-être la langue de l’organisation, mais vous ne parlez plus la langue de l’attention.

Le cerveau, lui, attend un mouvement, une trajectoire, un avant et un après, un problème qui cherche sa résolution. Il attend quelque chose qui se déploie, pas quelque chose qui s’additionne. C'est exactement pour cette raison que, si vous voulez vraiment qu’on vous écoute, il ne suffit pas de mieux structurer vos présentations. Il vous faut changer de régime de parole. Arrêter de présenter comme on classe des dossiers… et commencer à raconter comme on vit.

Cela s'apprend. Se maîtrise. Se développe.




lundi 8 décembre 2025

Ce que devenir un bon communicateur va changer dans vos vies !

Je fais mes courses.
Une caisse. Une file d’attente. Rien de plus banal.

La vendeuse passe le balai.
Elle me dit : « Juste un instant... »

J’ai un choix.
Comme nous tous, des dizaines de fois par jour.

Soit je me referme.
Soit je subis.
Soit je me plains intérieurement.
Soit je consulte mon téléphone pour disparaître élégamment.

Ou bien…
je fais un pas vers l’instant.

Je dis quelque chose comme :
« C’est important de passer le balai.
Et, franchement, vous le passez très bien. Ce serait dommage de rater ça. »

Ce n’est pas vraiment une blague.
Pas une technique.
Ce n’est pas non plus un “truc de communicateur”.

C’est une simple présence.

Elle me regarde.
Elle sourit.
Puis, en scannant mes articles, elle me dit :
« Vous devriez faire du doublage. »
J'ai une voix qui se remarque. Grave. 

Un dialogue s'ouvre.

Je lui réponds :
« J’en ai fait… mais j’ai arrêté. »

Elle enchaîne, comme une évidence :
« Vous devriez chanter. »

Je lui dis :
« Je chante. »

Elle me regarde, sérieuse, lumineuse :
« Alors chantons ensemble. »

Je dis :
« Là, maintenant ? »

Elle répond :
« Pourquoi pas… »

Je dis :
« Quoi ? »

Elle me lance :
« Lara Fabian ? Sheila ? »

Je souris :
« Je n’ai pas ça en magasin… mais ce sera pour la prochaine fois. »
Je botte en touche !

On ne chantera pas.
Mais...
Mais, on a déjà dansé.

À cet instant précis,
Nous ne sommes plus un client et une caissière.
Nous voilà devenus deux humains qui viennent de se reconnaître.

On parle de briser la glace, mais elle n’a même pas eu le temps de se former.

Ce moment minuscule, ce moment que personne ne filme, que personne ne “like”, éclaire toute la suite de ma journée.

Pourquoi je vous raconte ça ?
Parce que la communication n’est pas ce que vous croyez.

Ce n’est pas parler fort.
Ce n’est pas être brillant.
Ce n’est pas convaincre.
Ce n’est pas séduire.
Pas forcément, pas toujours...

La vraie communication,
c’est oser aller vers l’autre sans savoir ce qui va se passer.

Ce n'est pas apprendre à parler.
C'est apprendre à entrer en relation.

Ce n'est pas maîtriser des techniques.
C'est créer des points de contact.

Ce n'est pas "performer".
C'est rencontrer.

Et oui, ça demande quelque chose.

Ça demande de ralentir.
De regarder.
D’écouter.
De risquer une phrase qui n’était pas prévue.

Mais en échange,
vous gagnez des moments de pic.
Des moments de justesse.
Des moments où la vie vous fait un sourire parce que cela connecte à un essentiel, un besoin : l'autre.

Devenir communicateur ne m’a pas appris à mieux parler.
Ça m’a appris à mieux me rendre disponible à ce qui est là.

Et ça…
ce n’est pas réservé aux “doués”.
C’est réservé à ceux qui sont prêts à faire ce qui est requis :
Être présent.
Être vrai. 
Et accepter de ne pas savoir à l’avance ce qui va se passer.

Et, accessoirement comprendre que communiquer est une aptitude qui s'apprend, qui s'enseigne, qui se développe...

Que je suis là pour ça !

Pour vous donner tous ces moments là, un peu à part, un peu spéciaux, un peu décalés, mais parfaitement alignés.

Et d'assurer en réunion. Cela va de soi !


mardi 2 décembre 2025

Jaloux de quelqu’un… vraiment ?

La plupart du temps, on croit être jaloux d’une personne dans sa totalité. Comme si l’autre, dans son ensemble, nous rappelait tout ce que nous ne sommes pas.
C’est faux.

En réalité, nous sommes rarement jaloux d’une personne entière.
Nous sommes jaloux d’un fragment de sa vie, d’une facette précise, d’un talent particulier :
sa maison baignée de lumière, son jardin où tout pousse sans effort, son aisance sociale, son aplomb en réunion…
Ou, par exemple, dans mon cas, la capacité de Justin Vernon à faire naître des mélodies qui me retourne l’âme en deux accords.

La jalousie, vue sous cet angle, cesse d’être un défaut honteux.
Elle devient un indice, un signal sur nos tableaux de bord intérieur :

“Regarde ici. C’est quelque chose que tu veux développer.”

La jalousie que j’éprouve me dit simplement :
Travaille ton art, ta musique, ta capacité à créer quelque chose d’unique.
Pour vous, ce sera peut-être votre créativité, votre voix, vos compétences, votre manière d’habiter votre vie. Peu importe.

Ce qui compte, c’est ceci :
La jalousie n’est pas un poison, c’est une boussole.
Elle pointe vers une ambition personnelle, parfois enfouie, parfois ignorée.

Il ne reste plus qu’à marcher dans cette direction.
Pas pour “rattraper” l’autre, mais pour devenir un peu plus nous-même.